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L’IA générative et les Français : entre fascination et craintes

Posté le par Philippe RICHARD dans Informatique et Numérique

L’intelligence artificielle (IA) générative est en train de transformer de nombreux aspects de notre vie quotidienne et professionnelle. Cette technologie, qui permet de créer du contenu nouveau et original, offre des opportunités considérables, mais présente également des défis.

Qui n’a pas encore utilisé une plateforme d’IA pour écrire ou résumer un texte ? Depuis l’apparition du chatbot ChatGPT d’OpenAI en décembre 2022, le monde entier et la France se sont approprié cet outil.

La 3e édition du baromètre sur « la perception et l’usage des IA génératives par les Français » le confirme. Réalisée par l’Ifop pour le compte de Talan, groupe international de conseil et d’expertises technologiques, cette enquête nous informe que 86 % des sondés ont déjà entendu parler de ces technologies (contre 78 % en 2024). Ce taux de notoriété atteint même 91 % chez les moins de 35 ans.

En particulier, les IA génératives continuent de séduire toujours plus de Français : 45 % des sondés déclarent l’adopter au quotidien (+ 40,6 % en un an). Effectuer des recherches (34 %), gagner du temps dans la vie quotidienne (28 %) et corriger des fautes d’orthographe (23 %) sont les trois principaux usages.

Sans surprise, ChatGPT reste le plus utilisé (72 % des sondés), devant Gemini de Google (20 %), Copilot de Microsoft (12 %). Cocorico ! Le chat du français Mistral (la seule startup européenne qui subsiste face aux Américains) gagne du terrain avec 6 %, à côté de Deepseek, l’IA chinoise.

Une perte de contrôle de la qualité

Comme toute innovation, l’IA générative reste un outil qu’il faut être capable de maîtriser pour en tirer le meilleur parti. Elle présente des avantages et des inconvénients. L’IA générative permet d’automatiser des tâches répétitives et chronophages, libérant ainsi du temps pour des activités plus créatives et stratégiques. Par exemple, 44 % des dirigeants d’entreprises prévoient de moderniser les données pour mieux tirer parti de l’IA générative. Elle peut aussi augmenter la productivité en générant rapidement des rapports, des analyses et des contenus.

Mais la principale menace est la suppression d’emploi. Un PDG sur quatre s’attend à ce que l’IA générative entraîne des suppressions d’emplois de 5 % ou plus en 2024.

L’adoption croissante de l’IA générative peut aussi entraîner une dépendance technologique, réduisant les compétences humaines et incitant à la paresse intellectuelle. Cela peut conduire à la production de contenus génériques et peu circonstanciés.

Il y a « la perte de contrôle de la qualité de ce que l’on fait. Si personne ne revérifie le résultat de l’IA, et qu’on prend cela pour argent comptant, nous n’aurons bientôt plus les moyens de garantir notre qualité, notre contenu, parce que ça va dériver dans le temps. Les IA, c’est très bien. Il faut y aller, mais il faut contrôler », insiste Julien Dreano, Responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI) du groupe Framatome.

Reste l’épineuse problématique de la confidentialité des données. L’apparition aussi soudaine qu’impressionnante de DeepSeek a révélé que les données fuitaient vers des serveurs chinois. Rien de nouveau, puisque de très nombreuses applications récupèrent les données des utilisateurs sans les informer explicitement. D’ailleurs, tout ce que nous écrivons dans ChatGPT est stocké sur des serveurs américains et exploité…

La différence majeure est que des salariés sont de plus en plus tentés d’utiliser l’IA pour rédiger des rapports contenant des données financières ou sensibles. Même tentation de la part d’avocats et de juristes pour réduire les délais de rédaction de dossiers de contentieux familiaux…

De nombreuses entreprises s’inquiètent du développement du shadowAI, c’est-à-dire l’utilisation de l’IA sans l’approbation des départements informatiques ou de sécurité. Les risques sont réels.

Une récente étude de Cybernews a révélé que les outils d’IA affichent des performances souvent médiocres en matière de cybersécurité. Sur les 52 solutions analysées, 84 % ont subi au moins une violation de données. Pire, un tiers a fait l’objet d’une fuite au cours des 30 derniers jours.

En plus de failles de sécurité, 93 % des plateformes présentaient des problèmes de configuration SSL/TLS, qui sont essentiels pour chiffrer les communications entre les utilisateurs et les outils. Une mauvaise configuration permet aux pirates d’intercepter ou de manipuler plus facilement des informations sensibles…

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Posté le par Philippe RICHARD


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