Le président ghanéen John Mahama a appelé mardi les investisseurs internationaux à accélérer la production de pétrole brut au Ghana, avant que la transition mondiale vers les énergies renouvelables ne réduise la demande pour cette ressource.
« Le pétrole est en transition. Tous ceux qui possèdent des actifs doivent pomper comme s’il n’y avait pas de lendemain », a déclaré M. Mahama lors d’une conférence intitulée « Pétrole et énergies renouvelables, un double pari pour l’avenir du Ghana » au Africa CEO Forum à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
D’après le président, son pays risque de laisser son pétrole inexploité si les forages ne sont pas rapidement intensifiés tant que la demande est encore présente.
« Je déroulerai le tapis rouge à quiconque qui souhaite forer et produire du pétrole, car dans une ou deux décennies, le monde aura basculé vers les énergies renouvelables », a indiqué le président ghanéen.
M. Mahama a critiqué l’ancien gouvernement de son prédécesseur Nana Akufo-Addo pour avoir freiné l’exploration pétrolière en raison de contraintes réglementaires et de conflits avec des investisseurs clés comme les entreprises Tullow Oil (britannique) et l’ Ente nazionale idrocarburi (ENI, italienne).
« Il y a eu beaucoup de désinvestissements, et l’ancien gouvernement a eu des querelles avec Tullow, qui a dû recourir à l’arbitrage et a gagné », a-t-il rappelé.
« L’environnement était devenu toxique. ENI a eu un différend avec une entreprise locale, et le gouvernement a soutenu cette dernière », a ajouté M.Mahama.
La production pétrolière du Ghana est en déclin constant. Selon le Comité d’intérêt public et de responsabilité ghanéen (PIAC), la production de brut est passée de 71,44 millions de barils en 2019 à 48,25 millions en 2023, principalement à cause de la diminution des investissements dans de nouveaux puits.
M. Mahama a imputé ce recul à l’incertitude réglementaire, qui aurait poussé plusieurs acteurs majeurs à se retirer.
« ENI a été méprisé et a dû transférer sa direction expatriée en Côte d’Ivoire. La production a chuté de 7 % par an », a-t-il indiqué.
« ENI est de retour et forent à nouveau », a précisé le président.
Les principaux gisements offshore du Ghana comprennent le champ Jubilee, exploité par Tullow Oil, ainsi que les champs TEN et Sankofa, avec des acteurs comme Kosmos Energy (américain) et PetroSA (sud-africain).
Tout en appelant à intensifier l’exploitation pétrolière, M.Mahama a insisté sur la nécessité de ne pas abandonner les objectifs d’énergies propres.
« Nous sommes en transition vers l’énergie verte. Nous avons adopté la loi sur les énergies renouvelables, qui stipule que 10% de notre mix énergétique provienne de sources renouvelables », a-t-il rappelé.
« J’ai honte de dire que (…) seulement 2,71% provient des renouvelables, principalement du solaire », a poursuivi le président.
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