Inondations en Espagne : des activistes prorusses ont cherché à donner une image de "chaos" général

Des activistes prorusses ont cherché à présenter l’Espagne comme un pays « plongé dans le chaos » après les inondations meurtrières qui ont touché la région de Valence fin octobre 2024, révèle un rapport du Département de la sécurité nationale rendu public jeudi.

« Pendant la crise qui a eu lieu dans notre pays après le passage de la Dana (nom du phénomène météorologique), le 29 octobre 2024, l’écosystème de propagande et de désinformation pro-Kremlin a, de manière opportuniste, amplifié et adapté les récits de désinformation », affirme ce rapport.

Ces militants prorusses ont diffusé des messages dans lesquels ils affirmaient que le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez utilisait des fonds publics pour soutenir l’Ukraine face à l’armée russe au détriment du « besoin réel d’aide » dans son propre pays, explique le rapport.

La désinformation en faveur du Kremlin a tiré profit des inondations, qui ont fait 235 morts, dans la région de Valence principalement, pour alimenter la méfiance des citoyens envers les institutions publiques, peut-on encore lire dans le rapport annuel du Département de la sécurité nationale.

Cette entité chargée de la prévention des menaces comme le terrorisme et les cyberattaques dépend du ministère espagnol de la Présidence du gouvernement.

Les activistes prorusses ont également été très actifs dans les jours ayant précédé les élections au Parlement européen de juin 2024, avec l’intention de susciter la méfiance envers le système électoral, selon ce même rapport.

Le texte identifie la Russie en tant que principale source de menace hybride pour l’Espagne.

« Dans le but de saper l’unité occidentale et de déstabiliser les puissances atlantiques, les services de renseignement de la Fédération de Russie et d’autres organismes connexes continuent, comme les années précédentes, à lancer des campagnes de confrontation informative », dénonce le rapport.

« Ces opérations » visent à « accroître les divisions sociales ou politiques préexistantes dans le pays ciblé, à saper sa cohésion et, idéalement, à favoriser un rapprochement avec le point de vue russe », poursuit-il.

Le rapport, envoyé par le Département de sécurité nationale au Congrès, a été approuvé au cours d’une réunion du Conseil de sécurité nationale présidée par le roi Felipe VI le 24 avril.

En décembre, l’Union européenne a annoncé les premières sanctions en réponse à des « attaques hybrides » sur son territoire, contre des agents russes mis en cause pour des actions de « déstabilisation » dans l’UE. Les Européens accusent notamment Moscou de cyberattaques et de désinformation, particulièrement au moment d’élections dans l’UE.

Le gouvernement de Pedro Sánchez a lancé dès 2020 un premier plan contre la désinformation après que l’Union européenne avait accusé la Chine et la Russie d’être responsables de campagnes de fausses informations en vue de porter atteinte aux démocraties du continent.