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Rendre le monde meilleur? L’Europe récompense de jeunes chercheurs engagés

Posté le par AFP

Ils ont moins de 30 ans et veulent changer le monde. Les jeunes inventeurs, chercheurs et ingénieurs récompensés mercredi à Reyjkavik en Islande par l’Office européen des brevets (OEB) proposent une palette de solutions pour rendre le monde meilleur.

« C’est un sacré défi, mais on se sent porté »: Marie Perrin, chimiste franco-américaine de 28 ans, primée dans la catégorie « bâtisseur de la planète », a inventé un procédé propre d’extraction de l’europium, une des 17 terres rares répertoriées, utilisée notamment dans les lampes fluorescentes à basse consommation.

Après avoir monté une start-up en Suisse, la jeune femme, diplomée de l’ETH Zurich, cherche à industrialiser son procédé. Son rêve serait de « monter des boîtes de recyclage un peu partout » pour aller chercher les terres rares dans les aimants et les objets électroniques usagés qui en contiennent.

« J’ai eu la chance de parler à une dizaine d’industriels intéressés par le projet », dit-elle à une journaliste de l’AFP au cours d’un entretien téléphonique depuis Reyjkavik où elle a reçu son prix.

« C’est très dur de développer une usine, cela demande des moyens conséquents que nous n’avons pas », mais « c’est une belle histoire qui se crée », veut-elle croire.

– Inspirés par leurs parents… –

Avoir une mère chimiste l’a plongée « depuis toute petite » dans le bain des sciences, mais elle encourage aujourd’hui « toutes les filles » à « faire des sciences », même sans modèle d’inspiration à leurs côtés.

« Pour ce qui est de l’entrepreneuriat, je n’avais personne dans mon entourage et finalement, ça marche » dit-elle, en évoquant sa start-up REEcover.

Certains primés, comme Samuel Muyita, ingénieur environnemental de 27 ans, et Sandra Namboozoo, chimiste de 26 ans, se sont inspirés des difficultés de leurs parents, agriculteurs en Ouganda, qui ont subi « toute leur vie » la perte de leur récolte, et donc de leur revenu, par manque de moyen de conservation des produits alimentaires.

« Lorsque nous nous sommes rencontrés » à l’université Makere en Ouganda, « nous avions identifié les mêmes problèmes » et les mêmes engrenages, explique Samuel Muyita à l’AFP: pas de réfrigérateurs ni de chambres froides pour conserver les légumes, marchés inondés, prix en baisse, gaspillage.

« Chaque récolte qui était gaspillée était très douloureuse (pour la famille) parce que cela voulait dire que je ne pouvais pas aller à l’école », dit-il pour expliquer la « passion » qu’il a développée pour trouver une solution: des sachets remplis d’un mélange de composés organiques volatils (COV) à base d’extraits de clous de girofle, citronnelle, eucalyptus -entre autres- qui inhibent la production d’ethylène, le gaz responsable du mûrissement des fruits.

– … ou les arbres –

« Il existe beaucoup d’autres solutions sur le marché mais je n’en connais pas d’aussi naturelle que la nôtre », ajoute M. Mutiya. Sa start-up Karpolax diffuse les sachets auprès de coopératives et d’exportateurs.

Le prix du public a été décerné aux Espagnols Pilar Granado, Pablo Sosa Dominguez et Luis Chemino qui ont créé des étiquettes biodégradables contrôlant la fraîcheur des aliments et permettant de lutter également contre le gaspillage alimentaire.

Deux scientifiques américaines, soeurs jumelles âgées de 28 ans, Neeka et Leila Mashouf, sont montées sur scène pour recevoir leur prix avec une grosse bobine de fil, fruit de leurs recherches.

En s’inspirant de la façon dont les arbres absorbent le CO2 dans l’atmosphère (photosynthèse), elles ont inventé un procédé qui convertit le CO2 relâché par les usines, en fibre de cellulose pouvant ensuite servir à fabriquer des textiles biodégradables.

Les prix récompensent des inventeurs de moins de 30 ans ayant déposé des brevets auprès de l’OEB et contribuant à « favoriser la construction d’un avenir viable sur les plans écologique, économique et infrastructurel » en répondant aux objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.

Ils ont été décernés parmi les dix finalistes annoncés début mai, sur les quelque 450 dossiers envoyés du monde entier à l’OEB à Munich.

Le jury, présidé par Wolfgang Heckl, directeur général du Deutsches Museum de Munich, l’un des plus grands musées des sciences et techniques du monde, est composé de onze personnes, dont plusieurs inventeurs ou gagnants des éditions précédentes.

« On a souvent en ce moment des nouvelles pas très joyeuses, ce genre d’événement apporte un peu de bonheur et d’espoir pour le futur », a commenté Mme Perrin.

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