S’est-elle posée à la surface lunaire ou a-t-elle explosé lors de cette périlleuse manoeuvre? Les incertitudes autour d’une sonde privée japonaise étaient au plus haut jeudi, peu de temps après sa tentative programmée d’alunissage.
L’engin, nommé Resilience et développé par l’entreprise japonaise ispace, devait se poser sur la Lune aux alentours de 19H17 GMT.
Mais selon la retransmission en direct du centre de contrôle à Tokyo, sa descente ne s’est pas passée comme prévu.
« Nous n’avons pas été en mesure de confirmer (l’alunissage), mais les membres du centre de contrôle de la mission vont continuer à tenter d’entrer en contact avec la sonde », ont indiqué les commentateurs environ 15 minutes après l’heure d’alunissage théorique.
Les scientifiques, visiblement tendus, gardaient eux les yeux rivés sur leurs écrans de contrôle.
Il y a deux ans, la société avait déjà mené une première tentative d’alunissage qui s’était soldée par un crash. Si elle y parvenait jeudi soir, elle serait devenue la première entreprise non-américaine à réussir un tel exploit technique.
– Poignée de pays –
Les manoeuvres d’alunissage sont extrêmement complexes, en raison notamment de l’absence d’atmosphère, qui rend les parachutes inopérants. Les engins doivent opérer leur descente à l’aide de propulseurs, le tout avec une extrême précision.
« Nous sommes confiants dans nos préparatifs », avait déclaré la semaine dernière le PDG d’ispace Takeshi Hakamada, assurant que l’entreprise avait « tiré profit de l’expérience acquise lors de la Mission 1 et du voyage actuel vers la Lune ».
A ce jour, seules deux entreprises américaines – Intuitive Machines et Firefly Aerospace – ont réussi à poser des engins sur la surface lunaire sans les faire exploser, deux sur trois n’ayant toutefois pas aluni correctement, ce qui a affecté leur fonctionnement par la suite.
Avant elles, seule une poignée de pays, à commencer par l’Union soviétique en 1966, y étaient parvenus. En janvier 2024, le Japon avait rejoint ce club très fermé en réussissant l’alunissage d’un engin de l’agence spatiale japonaise, la Jaxa.
De plus en plus d’entreprises privées cherchent à offrir des opportunités d’exploration spatiale plus fréquentes et moins coûteuses que celles menées par les divers gouvernements.
La sonde Resilience avait été lancée en janvier depuis les Etats-Unis en même temps que le robot spatial américain Blue Ghost de Firefly Aerospace, mais les deux appareils n’ont pas suivi la même trajectoire et n’ont donc pas mis le même temps à rejoindre le satellite naturel de la Terre. Blue Ghost avait aluni sans encombre début mars.
La sonde japonaise transporte notamment un rover, des instruments scientifiques développés par d’autres entreprises, et une maquette de maison réalisée par un artiste suédois, Mikael Genberg.
L’objectif affiché par ispace est d’effectuer, une fois l’appareil sur l’astre, diverses démonstrations technologiques.
Parallèlement, une autre start-up japonaise, Space One, tente de devenir la première entreprise privée du pays à mettre un satellite en orbite.
Lors de sa dernière tentative, en décembre, la fusée a bien décollé mais l’entreprise a dû interrompre la mission après que l’engin a été vu en train de perdre de l’altitude en tournoyant.
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